Jacques Caradec grandit sur les côtes bretonnes. Ébéniste de formation, il a voyagé et travaillé à Paris, Bordeaux, en Californie, au Mexique avant de revenir en Finistère.

Il dessine depuis l’enfance mais ce sont les liens avec Xavier Grall, sa famille, ses amis qui ouvrent au jeune homme l’univers artistique et le décident à entrer aux Beaux-arts… qu’il quittera rapidement : le vent conceptuel brisant les codes de la peinture en cette fin des années soixante-dix n’est pas pour lui.

Lui a envie de se coltiner la matière, la technique. L’influence d’un oncle le mène vers une formation d’ébéniste, métier qu’il exercera plus de vingt ans sans que la peinture ne s’efface, menant de front la vie d’un professionnel reconnu et le cheminement d’un artiste curieux et exigeant.

L’exigence impose l’audace. En 2005-2006, nourri d’expositions, de lectures, encouragé par des confrères et ses premières ventes, il ose. ll rompt avec la figuration, le pastel, la toile sur châssis, Il s’éloigne aussi de l’ébénisterie. ll sera peintre pleinement et affirme ses choix.

ll parle plus de «format» que de « toile », non seulement par allusion à la taille du support – grand de préférence – mais aussi pour s’épargner d’une convention. Ses formats sont des toiles non plus tendues sur châssis mais marouflées sur des panneaux de bois sur lesquels « la peinture résiste, réagit plus fermement au geste ».

L’océan, ses côtes, ses ciels, ses atmosphères restent l’essence même de sa peinture mais ne sont plus figurés. lls nourrissent une vision picturale, synthèse des images et des sensations absorbées et transmutées en une architecture de couleurs et de formes. Dans cette synthèse, toujours plus épurée, il cherche, plus que l’harmonie, les ruptures. Car, pour lui, de ces ruptures sur la toile naissent des forces de même nature que celles des paysages maritimes qui l’inspirent.

Récemment, Jacques Caradec a exposé à Concarneau (2014 : Atelier de l’artiste), Paris (2013,
2010 : Atelier Archos Architecture, 2012 : Galerie KO21).